mercredi 6 décembre 2006

[Archives du réseau Encore féministes !] Commémoration du 6 décembre 2006

6 décembre 2006, Paris-Montréal
Le réseau "Encore féministes !" a commémoré à Paris le massacre
antiféministe de l'École polytechnique, à Montréal.

Le 6 décembre 1989, un homme armé d'un fusil-mitrailleur est entré dans l'École polytechnique de Montréal et a tiré sur plusieurs femmes ; il a pénétré dans une salle de cours, il a dit aux hommes de sortir. Puis il a crié « Je hais les féministes », il a tiré et s'est suicidé.
Au total, il a tué quatorze femmes et en a blessé dix-neuf.

Au Canada, le 6 décembre est la Journée nationale de commémoration et d'action contre la violence faite aux femmes.
Le drapeau du Québec a été mis en berne devant l'Assemblée nationale, et il n'y a pas eu de cours à l'École polytechnique.
De nombreux organismes et des centres de femmes ont organisé une cérémonie en déposant des gerbes de quatorze roses blanches.

Comme chaque 6 décembre depuis la fondation de notre réseau en 2001, nous nous sommes retrouvé-es, vêtu-es de noir, place du Québec (en face de l'église Saint-Germain-des-Prés).
Notre volonté d'œuvrer à un monde de paix était symbolisée par la phrase de Benoîte Groult : « LE FÉMINISME N'A JAMAIS TUÉ PERSONNE - LE MACHISME TUE TOUS LES JOURS ».
En présence de Mme Venceslava Jarotkova, représentant M. le délégué général du Québec en France, nous avons dit à plusieurs voix un texte collectif « Mercredi noir » pour exprimer notre refus de la haine et de la violence machistes.
À l'appel du nom des quatorze femmes assassinées, quatorze d'entre nous ont déposé une rose blanche.
Entraîné-es par le groupe des Voix rebelles, nous avons chanté en chœur des chansons féministes, notamment l'Hymne des femmes.

En union avec les féministes du Québec, nous maintiendrons cette tradition à Paris chaque 6 décembre. Nous, féministes de France, garderons vivante la mémoire de ces femmes. Elles ont été assassinées parce qu'elles étudiaient des matières scientifiques, autrefois réservées aux garçons, parce qu'elles se préparaient à des professions jusqu'alors exercées par des hommes et qu'elles menaçaient donc des privilèges masculins.
Dans le monde, les deux tiers des analphabètes sont des femmes et des filles. Cette discriminination dans l'accès au savoir s'ajoute aux injustices et aux violences visant spécifiquement les femmes parce qu'elles sont des femmes