Chaque année, le réseau « Encore féministes ! » commémore le massacre
antiféministe de la Polytechnique en organisant le 6 décembre, à 19h, un
rassemblement, place du Québec, à Paris.
Le 6 décembre 1989, un homme, Marc Lépine, armé d’un
fusil-mitrailleur, entra dans l'École Polytechnique de Montréal, pénétra
dans une salle de cours, fit sortir les hommes, et hurla : « Je hais
les féministes ». Puis il tira. Il tua quatorze femmes, treize
étudiantes et une employée, puis il se suicida. On trouva sur lui un
tract antiféministe et une liste de femmes connues qu’il voulait aussi
assassiner.
Le choc fut terrible à travers l’Amérique du Nord et fit prendre
mieux conscience de l’ampleur de la violence contre les femmes. Les 6 et
7 décembre 1989, à travers le Canada, plusieurs groupes de femmes
organisèrent des veillées funèbres (à Paris, des féministes se
rassemblèrent devant la Sorbonne). Certaines portaient un ruban blanc.
En Europe, on connaît le ruban rouge, lié à la lutte contre le
sida. En Amérique du nord, il est courant d’arborer un ruban de ce type :
il symbolise un engagement, et sa couleur permet de savoir duquel il
s’agit. Le nôtre est blanc, parce que le blanc est un symbole universel
de paix. Il signifie : « Je suis engagé-e contre la violence machiste. »
On parle souvent de « guerre des sexes », sans connaître
l’origine de cette expression. Nul-le ne sait qui a déclaré cette
prétendue guerre, mais les faits sont là : la quasi totalité des
victimes en sont des femmes.
Ça suffit ! Il y a eu trop de violences, trop d’injustices. Trop
de femmes assassinées, blessées, violées, excisées, torturées,
prostituées, avilies, humiliées, et pourquoi ? Parce qu’elles sont du «
mauvais » sexe, le deuxième !
Le ruban blanc que nous portons est un signe de reconnaissance
des personnes engagées pour la paix entre êtres humains, hommes et
femmes.
Ce ruban est très solide. Il fera le tour du monde.
Florence Montreynaud